Sarenn Lalionne

Premières lignes -« Bonjour, je m’appelle Sarenn Lalionne, et j’habite dans la jungle… Quelle aventure de vivre ici, des surprises à tous les coins… »
-« Sarenn, arrête de raconter des histoires, ce n’est pas la jungle là où tu habites, tu trompes le lecteur… »
-« Ah oui ? Et comment appelles-tu alors un lieu où c’est un fouillis complet, qu’on a à peine un mètre de visibilité devant soi ? »
-« Cela s’appelle : une maison en désordre… »...-« Bonjour, je m’appelle Sarenn Lalionne, et j’habite dans la jungle… Quelle aventure de vivre ici, des surprises à tous les coins… »
-« Sarenn, arrête de raconter des histoires, ce n’est pas la jungle là où tu habites, tu trompes le lecteur… »
-« Ah oui ? Et comment appelles-tu alors un lieu où c’est un fouillis complet, qu’on a à peine un mètre de visibilité devant soi ? »
-« Cela s’appelle : une maison en désordre… »
-« Ah ben oui, là, dis comme ça, forcément, ça fait moins rêver… »
-« Sarenn, je crois qu’on t’attend, là, dehors… »
-« Hein, quoi ? Ah oui, c’est pour que je chasse… Mes talents de griffeuse… »
-« Hum, oui… Hé bien vas-y alors, nous, nous ne t’avons jamais vu ramener quelque chose… »
-« C’est parce que je suis discrète et humble… Je ne veux pas me montrer avec tous mes trophées… Ce serait immodeste… Je suis au-dessus de tout ça : se faire admirer par tous… »
-« Là, je crois qu’ils attendent que tu attrapes un gros rat qui leur mène la vie dure… Ils ont tout essayé : tapette à souris, piège à mâchoires, poudre asphyxiante … Il est rusé comme un renard, rien n’a pu venir à bout de lui… »
-« Rien, vraiment ? »
-« Oui, c’est pour ça qu’ils comptent sur toi, Sarenn la lionne, la bien nommée, celle qui fait la loi dans la jungle… »
-« Hum, oui… Certes… C’est juste que là, ce n’est plus la jungle… Je suis hors de mon territoire, dans le jardin… »
-« En même temps, chasser dans une maison, au milieu du fatras, ce n’est pas le même jeu… »
-« Détrompe-toi ! Il faut y arriver, à attraper le cordon d’un rideau, ou à défaire une pelote de laine… Ce n’est pas donné à tout le monde… »
-« Allez, vas-y, cela va être son heure… »
-« Quelle heure ? »
-« 7h45, c’est dans quelques minutes… »
-« Ah bon ? Mais non, il est 7h15 à ma patte, j’ai le temps… »
-« Sarenn, il est 7h42, il va arriver… »
-« Désolée, mais mon heure me dit le contraire… Je préfère me fier à la mienne, j’attends… »
-« Sarenn, où vas-tu ? Tu ne vas quand même pas rentrer ? Sarenn, ils ont prévu le coup, ils ont tout fermé ! »
-« Mais, qu’est-ce qu’il leur prend ? Stresser pour un pauvre rat sans défense qui ne demande qu’à passer au large… Qu’on le respecte ! »
-« Sarenn, ça va être à toi, vas-y ma lionne, enfin, je veux dire, vas-y ma minette ! »
-« Ne m’appelle pas comme ça, j’ai horreur de ça. Mon nom est Sarenn LALIONNE. Parce que mes origines sont dans la lointaine savane, où mon aïeule chassait la gazelle… »
-« C’est cela, c’est cela, mais montre-nous de quoi tu es capable… Tiens, là, plus que trente secondes… »
-« Non mais qu’est-ce que tu me chantes, que le rat serait ponctuel comme une locomotive qui arrive en gare ? C’est un animal, et puis je l’aurais senti venir, mon flair est exceptionnel… Là, je me prépare, je prends la pose… »
-« Hé bien voilà, il est passé… Tu l’as raté, ils sont tous surexcités ! »
-« Je vois ça… Mais qu’est-ce qu’ils ont à me hurler dessus ? Je suis juste une chatounette, moi, qui ne demande qu’à ronronner, sous les câlins… »
-« Vu comme ton inaction les a énervés, je ne crois pas qu’ils soient prêts de te caresser… »
-« C’est une erreur ! Avec des mots doux et de la tendresse, moi, je peux faire des choses extraordinaires… Tandis que là, avec leurs cris, ça me donne juste envie de rentrer me coucher… Miaou, miaou, ouvrez-moi la porte… »
-« Ils sont rentrés, sans toi… Je crois que cette nuit, tu vas dormir dehors… »
-« Hein, quoi ? Mais quelle ingratitude ! Ce n’est pas possible, cela fait une éternité que je n’ai pas dormi à la belle étoile ! Je ne sais plus, j’ai mes habitudes, moi, dedans… »
-« Allez, ne t’inquiète pas Sarenn… Cette nuit, je veux bien te faire une petite place dans mon chez moi. Là, allonge-toi, je vais chercher un os, et je reviens… Alors, elle n’est pas belle, ma niche ? … »